
Wellington – Où on parle de parking, de musées, d’oiseaux et d’otaries
Journal de bordArrivée à Wellington, je gare mon van sur le parking de la marina d’Evans’ bay. Le but est de le poser et de ne plus le bouger pour m’assurer un endroit où dormir gratuitement ces prochains jours !
Les places sont certes nombreuses, mais elles sont occupées par tous les backpackers et camping-caristes en attente pour le ferry. La plupart d’ailleurs ne restent qu’une nuit. Pour moi, c’est l’occasion de visiter la ville.
Le parking est excentré, mais il a vu sur les bateaux, est doté de toilettes, et est entouré de plusieurs arrêts de bus qui emmènent directement en centre ville en une dizaine de minutes. En plus, pour éviter de sentir le furet, il y a une piscine municipale qui permet de prendre des douches chaudes et illimitées pour 3$. (Appelez-moi nouille, mais j’avais oublié l’existence des piscines pour me laver jusqu’alors.) Pour les courageux, il y a également des douches publiques à Grey Street, dans le centre.
Le bon plan : la piscine donne aussi accès à un espace spa (sauna + jacuzzi) pour 7$. A côté se trouve également une bibliothèque, pour recharger son PC et profiter du wifi.
Bref, un séjour parking qui tourne au luxe !
C’est une chance car, la météo va tourner également, et des trombes d’eau vont s’abattre sur la ville. Heureusement, Wellington est dotée de nombreux musées, et en plus, la très grande majorité est gratuite (et ça, on aime !).

Je commence ma visite par le mont victoria, toujours dans ma quête des lieux de tournage du LOTR. Difficile d’imaginer que certains lieux sont en plein centre-ville !


Je longe les quais, et je peux imaginer que Wellington est agréable à vivre (quand il ne vente pas !), avec ses petites plages et ses plongeoirs.
Je prends le tramway, un wagon unique qui grimpe la colline en deux minutes (une fierté locale depuis 1878),
Il est toujours étrange de visiter ces pays jeunes, qui s’émerveillent et montent sur piédestal des choses qui nous semblent banales.


En haut, c’est direction le jardin botanique, où je fais une longue promenade parmi les parterres de fleurs, le jardin d’hiver et les collections de roses. C’est l’été, après tout.
Je redescends par le cimetière historique, qui mélange juifs, protestants et non-conformistes (les catholiques n’ayant pas voulu se mélanger), où la plupart des tombes ne sont plus entretenues depuis longtemps, et ont fait les frais des différents tremblements de terre.





Le jour suivant, je pars visiter Zealandia. Ce sanctuaire d’oiseaux n’était pas sur ma liste de choses à faire, mais devant l’engouement des locaux et l’insistance de Mary, j’ai pris mon billet.

Des bénévoles se sont acharnés à recréer la végétation et un espace au plus proche de ce à quoi ressemblait la Nouvelle-Zélande avant les humains : jusqu’au 13ème siècle en effet, les seuls mammifères présents étaient trois espèces de chauve-souris (deux sont éteintes à présent).
Les introductions successives des mammifères ont eu un effet catastrophique sur l’écosystème, peuplé uniquement d’oiseaux, dont plusieurs espèces nichent au sol et ne peuvent pas voler.
Les opossums sont venus d’Australie, pour l’exploitation de leur fourrure, et sont depuis hors de contrôle.
Les chèvres ont été importées pour leur viande, et sont maintenant à l’état sauvage.
Les furets ont été introduits dans l’espoir d’éliminer des souris et les lapins… Vous voyez le soucis ?
Du coup, Zealandia, ce n’est pas le puy du fou hein, ce n’est même pas un zoo. On marche dans la forêt en guettant des oiseaux qu’on n’est pas certains de voir. Si vous n’avez aucun intérêt pour la nature, n’y allez pas (mais en ce cas, pourquoi êtes-vous en Nouvelle-Zélande ?!). J’ai la chance d’apercevoir la plupart des oiseaux, dont les kakas (des perroquets bruns, aux ailes oranges, dont le passe-temps favori est de foncer en piqué sur vous et de vous frôler), je découvre les takahés, cousin des pukekos, et les Tuatara, ces lézards étranges qui descendent directement des dinosaures, sans passer par les crocodiles ou autres reptiles.


Je parle avec les bénévoles, qui sont effectivement passionnés.
Est-ce que Zealandia mérite l’engouement des locaux ? Qui suis-je pour juger ! Ce n’était pas la visite la plus passionnante de mon périple, mais j’ai appris plein de choses sur la faune locale.
Je m’égare dans les rues, repère le café breton (coucou le kouignamann), mange une glace sur Cuba street (j’ai testé pour Duck Island et Zelati, les deux se valent, mais j’ai adoré la glace à l’igname de chez Zelati) (oui, je teste des trucs bizarres en voyage, sinon à quoi bon voyager).

Je sors un peu le soir, je décide de rencontrer d’autres voyageurs. Des français, mais ça n’accroche pas. Je commence à comprendre que l’on ne fait pas tous le même voyage, qu’on ne l’aborde pas avec la même attitude, et qu’on ne le ressent pas de la même manière. On ne vient pas tous pour les mêmes raisons. Il y a soit des voyageurs jeunes (dix ans de plus, ça commence à peser), pour qui c’est le premier grand voyage, les premières aventures. Et il y a ceux qui sont là parce qu’ils sont perdus, et qu’ils ne savent pas bien quoi faire. Je ne suis ni dans l’une, ni dans l’autre de ces catégories, alors ça ne matche pas.
Le lendemain, je m’abrite de la pluie dans le musée Te Papa. Il y a de quoi occuper une journée entière, entre le simulateur de séismes, le calamar géant et les trésors maoris. Il est notamment expliqué que l’une des raisons pour lesquelles les maoris se sont fait avoir dans le traité avec les anglais (la premier erreur étant de faire un traité avec la perfide Albion), c’est que la traduction présentée par les anglais n’est pas la même que le document original… Et qui plus est, le traité n’a été signé au final que par une partie seulement des tribus, celles qui résidaient sur les côtes…
Il y a également une exposition fascinante sur la bataille de Gallipoli, pendant la première guerre mondiale. Il est toujours intéressant de voir le point de vue des autres pays sur ce conflit que nous avons tous étudié, mais présenté à la française. De se demander pourquoi les néozélandais se sont embarqués là-dedans (la réponse : les britanniques, bien entendu), y compris les maoris qui étaient volontaires pour être envoyés à la guerre. Gallipoli, personnellement, je n’en ai jamais entendu parler (en fait, on connaît ça sous le nom de campagne des Dardanelles en France, mais vous avouerez que ce n’est qu’un bref paragraphe dans nos leçons d’histoire). La présentation des faits est étrange, et j’ai toujours du mal avec les hymnes à la gloire de la guerre. Il faut comprendre l’importance de cette campagne pour les néo-zélandais, qui célèbrent leur implication dans cette campagne plus encore que le 11 novembre, et qui se voit dans les noms de rue partout dans le pays, où il n’est pas rare de passer des Anzac street.
De l’enfer qu’ils ont vécu dans l’empire Ottoman, les soldats qui ont ensuite été envoyés à la bataille de la Somme racontent que les conditions dans les tranchées en France étaient moins dures…
L’impact est fort, car on suit, au fil des salles, le portrait réel d’officier, médecin, soldat, infirmière… que l’on rencontre tout d’abord grâce à une statue géante, hyper-réaliste (chaque pore de la peau, chaque goutte de sueur, chaque poil de barbe, chaque plaie béante) réalisée par l’atelier WETA. C’est à vous laisser médusé.



La WETA, à la base, une grosse sauterelle néozélandaise. C’est aussi le nom d’un studio créant des effets spéciaux, situé à Wellington. Je connais bien leur travail, ayant avalé les heures de bonus du seigneur des anneaux. Mais depuis, ils travaillent sur à peu près tous les blockbusters qui sortent au cinéma, que ça soit dans les conceptions de décors, de costumes ou des accessoires. Par exemple : la conception des décors de Dune, la dernière armure de Thor, ou tout simplement.. les effets spéciaux d’Avatar.

On peut visiter leurs ateliers grâce à une visite guidée, qui explique le processus créatif, les différentes techniques pour créer des armures et autres prothèses, avec toutes les contraintes spécifiques (de poids, de durée de vie etc). Pour moi, c’est du régal. Chaque casque, chaque cotte de maille, chaque épée, même celles des figurants, qui ne seront qu’en arrière-plan : tout est brodé, tissé, sculpté, avec un réel amour du détails.



On rencontre les personnes qui y travaillent (notamment Doc Tinfoil, Warren Beaton qui crée des sculptures à bas de carton et de papiers d’alu pour créer les concepts que l’on verra plus tard dans les films). Fascinant à écouter et à regarder travailler, passionné par son métier et ses créations.
Ils présentent également leur travail sur une série que seuls les anglo-saxons connaissent (et encore, je n’en ai jamais entendu parler, pourtant très imprégnée de pop culture américaine), Thunderbirds.

Je visite les autres musées de Wellington; toujours avec son histoire très jeune, et qui vous parlent beaucoup des naufrages des ferrys essayant de rejoindre l’île du sud, finalement. Quasiment aucun mot sur leurs tremblements de terre successifs, qui leur a fait pourtant gagner plusieurs dizaines de mètre sur la mer (Lambton quay était avant…eh bien…le quai.).
En parlant de naufrage de ferry, une tempête s’est abattue sur Wellington. Des deux compagnies qui proposent la traversée, l’une a entièrement annulé l’ensemble des ferrys. L’autre (la mienne…) n’a rien annulé, mais opère avec trois heures de retard. Il y a une houle entre 6 et 8 mètres, et je me demande pourquoi leurs trajets sont maintenus, eux…
Comme j’ai quelques heures à tuer (avant de mourir, peut-être), je pars sur la côte voir les Red Rocks, et les otaries.


La randonnée est belle, et vaut bien le détour ! Si vous ne voyez pas d’otarie au premier abord, continuez au-delà des pierres rouges, jusqu’au panneau indiquant la fin de la route : j’ai failli trébucher sur plusieurs otaries qui s’étaient déguisées en rocher…





Et maintenant… il est temps d’embarquer dans la tempête !

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Bonjour, je suis Noemie la fille d Elisabeth (une amie de tes parents) et nous faisons actuellement un tour du monde en famille. Nous souhaitons aller en nouvelle Zélande et afin de faire des économies sur le transport nous nous posions la question d’acheter un véhicule. Comment as tu procédé? Est ce compliqué ? Et pour la revente? Merci à toi et peut être au plaisir de se croiser sur les routes des petits kiwi. Noemie