
Bay of Plenty et abondance de pluie
Journal de bordJe continue ma route vers Opoutere, sous une pluie battante. Petit coup de cœur également pour ce petit endroit hors du temps, et qui, même sous la pluie, a une atmosphère toute particulière. C’est une grande langue de terre, abritée par une haute falaise, qui se termine dans un estran.
Il faut traverser la forêt pour aller jusqu’à la plage; c’est une forêt de pins, espèce invasive en Nouvelle-Zélande, alors, comme tout prédateur, ils l’empoisonnent… Des panneaux indiquent qu’il faut bien rester sur le sentier, car les arbres empoisonnés peuvent s’abattre à tout moment. Quel étrange endroit…
Je dois repartir le lendemain vers Auckland. Il pleut toujours, et le long de la route, les panneaux ne sont plus ceux des anti-vaxx, mais contre l’avortement.
A Auckland, je rejoins le camping glauque d’Avondale (vous vous en souvenez ?!), où je dois rejoindre mes patrons pour le festival du lendemain.
A 20h, ils toquent à la porte de mon van. Le festival est annulé, en raison de la météo. Des heures de route pour rien, et pour eux, des litres de pâte à crêpes à écouler.
Le lendemain, alors que chacun repart de son côté, le soleil nous nargue…

Je reprends donc la route, et mon itinéraire dans la Bay of Plenty là où je l’avais laissé la veille.
Je fais un détour par les gorges de Karangahake, tout en bas du Coromandel. C’est une ancienne mine d’or, comme en témoignent tout les systèmes de rails et de tunnels qui percent encore la montagne.
Les Maoris se sont longtemps opposé à l’exploitation de ces terres, et il est dit qu’un taniwha protège les lieux.

Le taniwha, je vais le rencontrer souvent à travers mon voyage. C’est une créature fantastique (un genre de dragon, ou baleine, ou requin) qui vit dans les cours d’eau, les bassins profonds et les grottes, sans doute la manifestation de courants dangereux.

La mine d’or n’est aujourd’hui plus exploitée, trop coûteuse, même si certains ont des velléités d’exploitations minières dans le Coromandel…
Je souhaite faire la randonnée des “Windows”, qui doit me mener le long des rails, pour aboutir dans un tunnel obscur (lampe torche obligatoire !) où sont percées des fenêtres donnant sur la gorge.
Malheureusement, c’est bien ma veine (aha, parce que c’est une mine d’or, vous voyez la blague ?), le tunnel est fermé, devenu dangereux.
A l’entrée, je rencontre Shane, un kiwi qui randonne. Ancien cuistot sur les yachts de luxe en Europe, il est rentré récemment au pays, et s’est blessé au dos, donc il randonne, pour conserver une activité physique. On discute un moment, et comme il n’a pas l’air de vouloir m’égorger, je lui propose une autre randonnée pour continuer à discuter.
On parle de nourriture, de la vie en Europe, en Nouvelle-Zélande.
C’est une jolie rencontre.
Alors que nos chemins se séparent, je fais un petit détour par la ville voisine : Paeroa. Il y a un café sympa, où tournent des vinyles, et où est notamment servie la “Lemon and Paeroa”, connue sous le nom de “L&P”, avec comme slogan “mondialement connue en Nouvelle-Zélande”. C’est une limonade très sucrée, qui n’a rien d’exceptionnel, mais qui revêt une certaine nostalgie de l’enfance pour de nombreux kiwis (comme notre cacolac je suppose. D’ailleurs, les bouteilles se ressemblent).
Je continue mon roadtrip dans la Bay of Plenty, la baie de l’abondance, et passe une nuit à Tauranga. Dans le parc, un tournoi de cricket. Enfin, sûrement pour un film, même si je n’ai pas vu les caméras, parce que tout le monde sait bien que ça n’existe pas, comme sport.

Autant vous faire économiser du carburant dans la région de Bay of Plenty, même si vous passez par des villes qui proclament être la capitale du kiwi ou de l’avocat en Nouvelle-Zélande, il ne s’agit en fait qu’un enchaînement de stations balnéaires qui n’ont pas grand intérêt (surtout que la météo n’est toujours pas au beau fixe).
Je pousse tout de même jusqu’à Whakatane. Au large, je contemple White Island, une île volcanique qui était LA destination touristique de la région.
Elle est entrée brusquement en éruption en 2019, tuant 22 personnes (touristes et guides), pris au piège.
Forcément, on n’y va plus, et la ville a dû mal à offrir d’autres attraits.

Les propriétaires du camion de crêpes m’ont proposé de venir dans leur maison aux abords de Rotorua, il est donc temps pour moi de quitter la côte et de rentrer dans les terres…
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