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Written by Heliofox on February 21, 2023

Abel Tasman, petit parc et grandes merveilles

Journal de bord
Totaranui

Je prends la direction d’Abel Tasman, le premier parc national de Nouvelle-Zélande, le plus petit. Et pourtant…. Il est en haut de la liste des choses que je souhaite faire dans le pays. On m’a vendu des plages paradisiaques et une eau turquoise dans une nature sauvage et protégée, le tout sous les sunlights des tropiques, car c’est un des endroits les plus chauds et ensoleillés de Nouvelle-Zélande.
Le parc se visite à la journée, ou bien en trek, en allant de camp en camp sur 4 ou 5 jours. Personnellement, les randonnées sur plusieurs jours où je dois porter ma tente, mon réchaud, et 5 jours d’eau et de nourriture, ça me fait moyennement rêver.
Alors, à la place, je prends la direction de Totaranui, tout en haut, au nord du parc, seul endroit à part Marahau (en bas, au sud) où le parc est accessible par voiture.
Je redoute le camping : le site du DOC indique qu’il peut abriter 800 personnes ! Et, lorsque je réserve, je prends l’une des dernières places disponible.

Tout ce que je désire dans la vie…


Il faut suivre une longue route en terre (comptez 45 minutes de gravier), sinueuse, escarpée, le long des falaises, souvent réduite à une voie en raison des glissements de terrain, tout en évitant les 4×4 qui quittent le camp à grande vitesse, jetskis et hors-bord sur la remorque à double-essieux.
Tout cela en vaut la peine : en arrivant, l’endroit est paradisiaque, donnant directement sur le rivage. Ce n’est pas une grande esplanade façon festivaliers des Vielles Charrues comme je m’y attendais, mais une multitude de petits champs, séparés les un des autres par de grands arbres, chaque pré comptant une quinzaine d’emplacements de camping tout au plus, organisés autour de feux de camps.
Je m’installe un peu au hasard, en essayant d’éviter les familles colonie de vacances et les remorques.
Alors que je sors mon petit paillasson, ma voisine m’interpelle. Elle a un grand chapeau de paille, et lit au soleil, alors que ses deux enfants courent entre la plage et la tente.
Elle s’appelle Emma, elle est professeure de Maori. Elle descend l’île du Sud pour aller voir son frère à Dunedin, et elle rêve d’une vie en van comme moi.


Je fais une courte randonnée (mais qui grimpe !) jusqu’à Goat Bay. Le sable est roux et blond comme de la cassonade, l’eau est turquoise… et je suis seule sur cette plage. Quel bonheur.
Tout un pays, 800 personnes dans le camping à côté, et j’ai ma plage privée !
Lorsque je reviens au camp, je me prélasse, je change mes cordes de guitare, sous l’œil intéressé de mes voisins, qui viennent me remercier pour le fond sonore. Pendant que je balade mon outre solaire pour prendre ma douche, Emma m’a préparé une assiette pour dîner. Je ne lui ai rien demandé, et je suis extrêmement touchée.
La nuit tombée, cette petite tribu se réuni autour du feu allumé par les enfants, qui courent chercher des brindilles et font griller des marshmallows.
Ils m’expliquent que j’ai été chanceuse d’avoir un spot pour la nuit, car ce camping est réservé en quelques heures pour la totalité de la saison, dès que les réservations sont ouvertes.
On regarde les étoiles, car nous sommes loin de toute pollution lumineuse. Je découvre que l’appli que j’utilise me permet de voir les constellations d’autres cultures, notamment maori. Emma m’explique la légende de Matariki : le nom que l’on donne ici à la constellation des Pléiades. Son apparition dans le ciel hivernal signifie le nouvel an maori. La constellation représente les yeux du dieu du vent, Tawhirimatea, qui les a jeté dans le ciel, de rage après la séparation de ses parents. Les ravages des divorces sur les enfants.
Bien au chaud au coin du feu, on se donne rendez-vous dans quelques heures pour regarder l’aube sur la plage.
A 6 heures, je roule hors de mon lit, enrubannée dans un plaid, et observe les premiers rayons du soleil derrière les montagnes de French Pass.


Et puis bon, je suis repartie me coucher, on est pas des bêtes non plus.
J’aurai adorer rester plusieurs jours dans ce camp, mais j’ai un woofing qui m’attend de l’autre côté du parc… A Marahau !

Split Apple Rock

Je suis accueillie par Jean-François. Pas très kiwi comme nom, et pour cause, il est parisien. Il possède une grande propriété qui domine les collines et a une vue imprenable sur la baie. Musicien et photographe, il porte des crocs et boit du champagne. Il vit à côté d’une communauté hippie, sans pour autant y habiter. Son jardin est plein de fleurs, et il lutte sans cesse contre le bush qui prolifère. Sa maison est déjà pleine de woofers. Eric, un américain, qui repart bientôt et sera remplacé par deux allemands adorables, mais également Théo et Elsa, deux français plutôt sympas (je déconne, je les adore d’amour et j’ai hâte de les retrouver sur la route).

La vue depuis ma chambre


Ma chambre donne sur la mer. Je m’occupe du ménage et des repas. La maison étant pleine, nous avons un emploi du temps rigoureux, et toutes les matinées sont dédiées à nos tâches, sauf le dimanche. C’est un peu plus rigide que ce à quoi j’ai été habituée au sein de mes précédentes expériences de woofing, et les tâches sont répétitives (je découvre donc ce qui me plaît vraiment dans l’expérience du woofing, et notamment c’est faire des choses différentes !) mais la vie est loin d’être désagréable.
Je suis à quelques minutes des baies merveilleuses du parc, et notamment de split apple rock.
Le soir, on joue de la guitare, on mange, de temps en temps, c’est champagne, et souvent, c’est jeu de cartes (j’ai appris la cuillère, le barbu, et le papayo, jme sens comme à la colo). Je chéris les fou-rires autour de la table.

Je passe mes après-midis dans les sentiers d’Abel Tasman, à plonger dans l’eau cristalline depuis des criques presque désertes.
Je trouve mon petit paradis ensoleillé à Towers Bay. Alors que Split Apple Rock est bondée, et à l’ombre l’après-midi, il suffit de se garer un peu plus loin sur Venture Cove Way à l’emplacement indiqué, et suivre le joli sentier dans la forêt pendant une dizaine de minutes, pour arriver sur cette plage déserte, avec une vue imprenable sur le rocher de Split Apple, les touristes en moins.

On pêche des palourdes, des pipis (ouiii des pipis hihihihi, ces petits mollusques typiques d’ici), des moules géantes et vertes, et les huîtres, à marée basse dans la baie des Coquilles (et oui, Coquille bay, en français dans le texte). C’est avec une joie d’enfant que je plonge mes doigts dans le sable, à la recherche des coques comme d’un trésor. Je suis plutôt forte à ce jeu.

Ici, l’eau prend des nuances de bleu, de turquoise, de mauve et d’émeraude. Il y a des fous de bassan qui plongent, et des étoiles de mer à onze branches. Sur les chemins, les genêts et les ajoncs côtoient les fougères arborescentes, qui elles-même se prennent pour des palmiers.

Je marche plusieurs fois jusqu’à Apple Tree Bay, depuis Marahau.
Et puis, sur ma journée où je ne travaille pas, je prends un bateau taxi, qui me dépose à Bark Bay vers 9h30, qui doit venir me récupérer vers 16h à Torrent Bay. La randonnée ne dure que 4 heures, il y a donc en théorie largement le temps d’explorer le parc… Mais j’ai envie de passer ma vie dans chaque crique isolée, de goûter à chaque lagon turquoise que je traverse.


Alors que je saute sur le sable, depuis le bateau, je découvre que la marée montante crée une rivière lente vers un lagon paradisiaque. Je suis les gens qui plongent dans le courant, me laissant emporter.
Je découvre avec délice Sandfly Bay, dont le nom laissait pourtant présager le pire. (Une rapide discussion avec le pilote du bateau m’informe que le DOC a renommé les baies, et que celle-ci avant portait un nom magique, qui, je crois, était fairy bay).


Je fais un détour par le bassin de Cléopâtre, une piscine naturelle (mais glacée) et dotée d’un toboggan de pierre, sculpté par l’érosion.


Les heures sont passées tellement vite, et j’aurai pu passer plusieurs jours encore dans le parc.. Mais j’ai fait un choix, c’est celui de ne pas à avoir à porter de bagages !

Je regagne mon woofing, ses fleurs, son hamac, son porridge du matin. Je regrette de ne pas pouvoir passer plus de temps avec Théo et Elsa, plongés dans l’aménagement complet de leur van. Hâtez vous les copains, qu’on puisse profiter de l’été ensemble !
Il est temps pour moi de partir, d’autres woofeurs arrivent encore, et je n’ai plus de place dans la maison. Je passe une nuit à la belle étoile sur la terrasse de la maison, terrifiée par les insectes et les opossums qui rôdent.
Même si c’est dur de quitter ce morceau de paradis, j’ai hâte de retrouver ma liberté.

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Tags: Abel Tasman, Aotearoa, Journal de bord, NZ, voyage

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