
Emeline au salon de l’agriculture (Hamilton)
Journal de bordJe rattrape mon retard, le temps passe vite, vite, vite, et les journées sont peu propices à rester sur l’ordinateur !

Après ma semaine dans les alentours de Rotorua, j’ai participé à une expérience unique en Nouvelle-Zélande… Les Fieldays ! C’est le plus grand salon agricole de l’hémisphère sud. Au programme : expositions de moissonneuses-batteuses dernière technologie, le dernier cri en matière de troupeau connecté (oui oui), des trayeuses high-tech, courses de tracteurs et compétitions de pelleteuses ! Vous pouvez également faire du shopping de quad (plus pratique pour vous déplacer dans vos champs), de sécateurs ou de peaux de moutons.
Mais je ne suis malheureusement pas là pour faire du lèche-vitrine d’engins agricoles, mais pour travailler dans un camion de crêpes.



Le premier jour a été éprouvant : il pleut, le camion est planqué au fin fond du salon (immense !), et mes patrons ne sont pas de bonne humeur : la fréquentation est bien moindre qu’à l’ordinaire, et ils ne sont pas forcément content de leur autre recrue.
Le travail est un peu stressant : il fait chaud auprès des biligs (fun fact, en anglais, on dit aussi “bilig” #breizhatao), et si je maîtrise le tour de crêpe, le menu comporte une dizaine d’options, et chaque crêpe est présentée et préparée d’une manière différente. Si c’est du chocolat, il faut le verser tant que la crêpe est sur la plaque, mais pas si c’est du nutella. Idem pour la confiture. La crêpe citron se prépare à côté. Il faut plier d’une manière différente la crêpe à la myrtille.


Bref, ce n’est pas forcément ma meilleure journée. Je nage dans les odeurs de friture des camions voisins (point bonus, entre camions, on s’échange de la nourriture gratuitement). Quand enfin la journée se termine, sans pause réelle, je fais route vers le camping où je dois passer la semaine. C’est une colo chrétienne qui sert de camping le reste de l’année… et là, le cafard gagne. Il pleut, et rien n’est propre. Les sanitaires sont vieux et sales, les poubelles de la cuisine débordent.
Misère. Je décide de me coucher tôt pour oublier cette mauvaise journée, et arriver plus vite au lendemain.
Le deuxième jour… la recrue de la veille démissionne/se fait virer en plein rush du midi. Je commence à mieux prendre en main les différentes exigences des patrons, mais le moral n’est pas forcément au beau fixe.
Au bout de cette deuxième journée marathon, alors que je commence à me préparer à dîner, un de mes voisins de camping s’approche de moi et me propose d’aller me balader dans les bois qui bordent la rivière.
Là, c’est du pile ou face : soit il est super sympa, soit c’est le genre de plan où je me fais assassiner dans les bois.
Bonne nouvelle, je suis encore en vie. C’est ainsi que je rencontre Drew et son équipe. Ils exposent des tiny houses aux Fieldays; ils sont originaires de Tauranga, et sont plus ou moins cabossés par la vie, avec, comme point commun, Drew. Drew est ancien drifteur professionnel, et avait même son école de drift. Maintenant, il est sage, il est marié et père de famille, et il n’assassine pas ses voisines de camping (moi).
Grâce à eux, cette semaine qui avait commencé de manière plutôt misérable va être fantastique. On partage des bons moments le soir, comme à la veillée, on sort dans un (mauvais) restaurant mexicain (aucun drift n’a été effectué sur le parking). Je suis la petite sœur qu’ils n’ont jamais voulue.
Je découvre également la tradition du “Crate Day”, qui se tient le premier samedi du mois de décembre. Le but est de boire une caisse de bière durant cette journée… #culture.
Enfin, alors que les Fieldays se terminent, moroses sur la consommation de crêpe, meilleurs sur la vente de tiny houses (oui oui je leur ai filé un coup de main pour démonter tout de même !), je reste une journée suplémentaire pour travailler dans un autre évènement, un triathlon pour enfants, sponsorisé par une marque de céréales.

Cette journée me permet de découvrir Hamilton.
Hamilton est une ville au centre de l’île du Nord; elle n’est pas au bord de la mer ou d’un lac, elle a donc beaucoup moins d’atout (en plus, le resto mexicain est pas terrible), et il n’est pas nécessaire de faire un détour pour la visiter, loin de là.
En revanche, si vous avez l’occasion d’y passer (et vous le ferez sûrement, c’est en plein milieu !) les jardins d’Hamilton valent le coup d’œil.
Quoi ? Un jardin ? Alors que le pays entier est recouvert d’une nature sauvage et exotique ? Pour quoi faire, un jardin ?!
Ah mais attendez donc… Imaginez, vous entrez dans une cour. Au milieu de celle-ci un bassin, noir, carré, moderne. La cour est entourée d’une haute haie, et il est impossible de voir ce qui se cache au-delà. Plusieurs portes s’offrent à vous, et derrière chacune d’elles, une surprise.
A chaque porte correspond un univers différent. Un jardin zen japonais, avec sa maison de thé et son étang. Une villa californienne et sa piscine art déco. Un jardin chinois, doté d’une haute porte ronde et de bambous. Un jardin des Tudors. Un temple de l’Égypte antique, avec ses papyrus et ses colonnes colorées, couvertes de hiéroglyphes. Un jardin traditionnel maori. Un jardin d’herbes aromatiques et médicinales. Un bout d’Italie, qui sent bon les agrumes. Un jardin imaginaire, ou bien encore un jardin du début du siècle, avec son court de tennis enherbé, son chapiteau et ses rafraîchissements pour une garden party.



On passe de porte en porte sans pouvoir deviner les jardins adjacents. L’immersion et l’illusion sont complètes.
Si vous avez la chance d’y passer par une belle journée, arrêtez vous et profitez ! En plus, c’est gratuit !
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