Otama, Opito, Whitianga et serial-killer

Okay, le titre est ULTRA CHOC mais il y a une raison, et pas que pour faire grimper l’audimat.

J’ai quitté mon petit paradis, et je retrouve un temps gris. La marée n’est pas de mon côté non plus, et alors que New Chum Beach figurait à mon itinéraire, je suis obligée de le rayer : inaccessible par marée haute.
Je raccourcis le temps de route, et file donc sur Otama et Opito. Ce sont des petits villages balnéaires, très propres et très aisés, bordant des kilomètres de sable blanc et fin. (Instant instagram si vous le souhaitez, il y a une balançoire sur la plage). Un rayon de soleil me révèle la baie, ses îles et ses merveilles. Au bout d’Opito bay, il y a une petite randonnée sur la pointe, autrefois un village fortifié maori, aujourd’hui, un belvédère magnifique.

Je m’arrête pour dormir à Whitianga. Enfin, pour dormir. Il n’est que 14h, mais il n’y a que trois places là où j’ai prévu de dormir, alors mieux vaut s’y prendre à l’avance. C’est en bord de route, mai aussi en bord de mer.
J’avais espéré me prélasser sur la plage, mais le temps tourne à l’orage. A la place, j’erre dans Whitianga; encore une station balnéaire, rien de très excitant. Je plaisante avec les commerçants en achetant une pelle (oui, vous comprendrez plus loin, ce n’est pas moi le serial-killer), je fais un tour dans le op-shop, magasin de seconde main (ma passion, vous dis-je !). Je mange une glace gigantesque, et confirme pour mon plus grand bonheur que les néo-zélandais adorent les glaces, elles sont donc crémeuses et généreuses.

Le lendemain, j’ai prévu de me lever très tôt, marée oblige, pour aller à la Hot Water Beach et Cathedral Cove.
Hot Water Beach, c’est une plage où coulent deux sources chaudes souterraines. A un endroit très précis, il est donc possible de se creuser un petit bassin alimenté par une source thermale (d’où la pelle. Il est possible d’en louer sur place, mais pas aussi tôt le matin. Pas grave, je sais que Raglan et Taupo possèdent des plages avec des sources chaudes).
Cathedral Cove est un des endroits carte postale du pays, et aussi le lieu de tournage de Narnia (autant ne pas se mentir, je n’en ai aucun souvenir).

Ce sont deux endroits assez haut sur ma liste des choses à voir en Nouvelle-Zélande, alors je suis impatiente !
Mais … j’ai joué de malchance.
Arrivée à 7h30 sur la plage de Hot Water Beach, il y a déjà quelques personnes qui ont creusé leur spa dans le sable. La mer est censée être basse, mais cela doit être les mortes eaux, car les vagues viennent par moment lécher les petites piscines durement creusées, et réduire tous les efforts à néant.
Je pensais que cela serait facile de trouver là où remontent les sources chaudes. Eh bien non, il faut creuser de manière très précise, car même en m’installant à côté des bassins déjà creusés, l’eau demeure froide.
Je finis par trouver le spot, en me renseignant, et en observant les bulles remonter à la surface. Effectivement, l’eau, sous le sable, est bouillante. Mais la mer, régulièrement, vient détruire mon trou. Je passe de longues minutes à creuser; c’est fatigant, et très loin de l’expérience relaxante que l’on m’avait vendue. Impossible de s’allonger plus de quelques minutes.
Pire encore, une énorme vague s’abat sur les rochers, et emporte mes vêtements. Par miracle, mon téléphone et ma clé de voiture restent au sec. Le reste est transformé en serpillère.
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J’enchaîne sur Cathedral Cove. Mais la mer est chaotique, et le temps vire à nouveau à l’orage. J’obtiens tout de même de rares photos de la falaise percée, sans touriste dessous.

En revanche, il n’y a aucune des belles couleurs qui font l’objet de toutes les cartes postales, et en voyant les vagues s’écraser sur les rochers en grandes gerbes, je vois mal les bateaux taxis amener les touristes comme à l’habitude. Vraiment pas de chance sur la météo.

Sur le chemin du retour, je décide de passer par la côte, et alors que des trombes d’eau descendent du ciel, je me réfugie dans une petite galerie d’art. Je discute avec la vendeuse. Sans le vouloir, notre discussion dure un sacré bout de temps.
Elle m’explique qu’elle est sud-africaine, et goûte avec bonheur la sécurité qu’elle a trouvé en Nouvelle-Zélande, et qu’avec elle, vient la liberté. Elle a dû faire de grands sacrifices pour venir (je comprends à demi-mot que le fils de son mari a été laissé là-bas), mais elle ne le regrette pas. Cette liberté n’a pas de prix.
On parle du van, du voyage, du voyage en solo. Elle se remémore ses voyages à travers l’Europe, et notamment la fois où elle a remonté toute l’Italie en faisant du stop. Elle me raconte qu’en arrivant à Florence, la police arrêtait tous les touristes, fouillait les voitures. Les autostoppeurs étaient rassemblés dans des gymnases, avec lits et sanitaires. La raison ? La traque du serial-killer Il Mostro, le monstre de Florence, qui a inspiré Hannibal Lecter. Il assassinait les couples dans leurs voitures, à l’écart de la ville, aussi la police ne voulait absolument pas que les touristes dorment dans leurs voitures à l’écart.
Il n’a jamais été attrapé.

Le bon plan de l’Héliotrope !
Où se garer à Hahei et éviter la navette ?
Ne vous fiez pas aux panneaux indiquant que le seul parking disponible est celui à l’entrée du village. Ne vous fiez surtout pas au panneau de la navette qui vous promet une randonnée hyper fatigante de plus d’une heure si vous ne cédez pas à leur chant des sirènes !
Bref, économisez vos sous et passez un super moment en vous garant au parking de la plage. C’est gratuit, même en saison. Ensuite, marchez jusqu’au bout de la plage, vers la gauche quand vous regardez la mer. Au bout, empruntez le sentier côtier. Il vous mènera à Cathedral cove, et vous rejoindrez le sentier officiel de randonnée en une vingtaine de minutes.
Il n’y a aucun panneau qui l’indique, et je pense qu’ils veulent limiter l’afflux de touristes par cette voie là, mais avouez que c’est quand même beaucoup plus sympa !

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