
Lundi 31 octobre – Camping en marina et conduite à gauche
Journal de bord
C’est lundi, et alors que certains partent au bureau, je prends la route pour prendre mon van.
Une pointe d’angoisse monte. Le virement bancaire met trop de temps, et je sais que le vendeur n’a pas reçu l’argent. Je me rassure en me disant que je ne suis pas la première à faire les frais des délais des banques, et qu’on me laissera prendre la route – peut-être en laissant mon passeport ? – et que je ne serai pas sans-abri ce soir.
Sans tomber dans le mélodramatique, toutes les auberges d’Auckland sont complètes plusieurs semaines à l’avance (une grande partie a fermé suite au COVID, il y a donc moins d’offres… tout comme les vans).
J’arrive à midi, comme convenu. Jas, le vendeur, se moque de ma valise, qu’il trouve trop grosse. Hey ! D’abord, je n’ai emmené que trois paires de chaussures, et ensuite, hein, j’ai plein de trésors utiles au camping dans mon sac.
Bon, et j’ai une guitare en plus.
Nous faisons tous les papiers. Cela prend du temps, il est débordé (j’entends des français ronchonner dans la pièce d’à côté). Tout le monde veut un van, et partir, tout de suite.
Nous nous rendons à un bureau du gouvernement tout proche pour enregistrer la voiture à mon nom. En une dizaine de minutes, c’est fait, une efficacité à faire pâlir l’administration française (Coucou l’ANTS, j’attends toujours mon permis international depuis 4 mois et j’ai dû payer une traduction de ma poche).
Il me demande d’assurer ma voiture. L’assurance n’est pas obligatoire en Nouvelle-Zélande, mais il l’exige de tous ses clients backpackeurs. Trop peur de l’inexpérience de la conduite à gauche.
Il me fait monter à l’étage, pour que je puisse téléphoner aux assurances dans un coin plus calme. En effet, de la musique indienne hurle à plein volume dans le garage.
Les démarches ne peuvent se faire sur internet (pas pour les campervans et les campingcars), il faut leur téléphoner directement.
Dans la pièce du haut (je me demande s’ils y habitent ? Cela ressemble à un salon et une cuisine aménagée, mais c’est peut-être juste pour les soirs de semaine où ils terminent trop tard), une femme d’origine indienne– que j’imagine être la mère de mon vendeur, c’est une affaire familiale – est entrain de coudre les rideaux des vans.
Pendant que je suis en attente au téléphone, elle me demande mon prénom, ce que je fais dans la vie (elle hoche la tête d’un air entendu, c’est un bon métier).
J’arrive enfin à assurer mon van. Je ne sais pas comment font les personnes qui ne parlent pas couramment anglais, pour comprendre les histoires de premium et de franchises. Ils doivent choisir leur niveau d’assurance au hasard. Enfin, je veux dire, un peu plus au hasard que moi.
Enfin, tout est bon. Tout, sauf le paiement. Comme imaginé, il accepte de me laisser partir en échange de mon passeport. Je viendrai le récupérer samedi, je reviens à Auckland pour voir la demie finale de la coupe du monde de rugby féminin.
Il est presque 16h, et je peux enfin prendre la route. Cela a pris beaucoup plus de temps que ce que j’imaginais. Il fait beau et très chaud à présent. Jas remarque mon t-shirt “Dirty Dancing“, me demande si c’est une série. Il n’en a jamais entendu parler. Je suis offusquée. Différences culturelles.
Il me faut à présent prendre la route, A GAUCHE, TOUJOURS A GAUCHE, et essayer de m’équiper le plus rapidement possible pour ma première nuit en camping.
J’ai prévu de dormir à une heure d’Auckland, sur une presqu’île à Whangaparoa, en camping libre.
Commence donc une course contre la montre pour trouver draps, oreiller, couette, vaisselle. J’achète également une petite glacière, ou plutôt, un mini frigo : c’est cher, mais de très bonne qualité, et je pense que c’est le genre de petit plus qui va améliorer grandement mon quotidien. (Coucou, si vous cherchez une marque, brassmonkey c’est top moumoute).
Sur le parking, je me rends compte avec horreur que je n’ai pas de gaz pour la gazinière, et les magasins sont en rupture de stock…jusqu’à ce que je trouve un magasin de bricolage (eh oui il fallait le savoir) qui venait juste d’en recevoir.
On oublie pour le moment les petits objets qui viendront rendre le quotidien plus confortable, ou le carrément superflu mais essentiel à l’esthétique #vanlife.
Je peux enfin démarrer mon périple.

La conduite à gauche ? FACILE. Je trouve que je m’en sors comme une cheffe. Les cinq premières minutes. Jusqu’à ce que je me rende compte que je suis déjà sur la voie de droite.
A mon grand désespoir, il y a des ronds-points. Beaucoup de ronds points. On s’y fait, mais franchement, les gars, clairement… c’est le mauvais sens.
C’est comme les clignotants. Après plusieurs jours, c’est encore la seule erreur que je commets encore. Clairement, ILS NE SONT PAS DU BON COTE du volant.
En roulant sur l’autoroute, je suis prise de doute. J’ai quelques provisions, mais est-ce que j’ai de l’eau potable ? Est-ce qu’il me faut des allumettes pour allumer le gaz ?
Nouvel arrêt dans un supermarché, alors que je touche au but.
Et c’est quoi cette histoire de péage ? Il n’y a pas de guichet, il faut se connecter sur internet pour payer en ligne sous 5 jours.
Enfin, j’arrive, le soleil se couche sur le parking où je vais passer la nuit. C’est le parking d’une marina, donnant sur la baie d’Auckland, entourée de hautes falaises.

L’endroit est magnifique, et les couleurs irréelles. Il y a une dizaine de campings cars et vans. J’ai fait attention à me stationner dans l’aire réservée aux véhicules “self-contained“, mais d’autres n’ont pas ce scrupule, et il n’y a pas l’air d’y avoir de contrôle.
Je termine de déballer mes affaires à la lampe frontale. Je discute avec mes voisins, un couple allemand et tchèque qui parcourt le pays en van depuis trois ans. C’est leur dernière semaine en Nouvelle-Zélande. Ils se rendent demain à Auckland pour se faire vacciner, avant de partir voyager en Asie pour les prochaines années.
C’est ma première nuit en van.

La nuit est calme. L’aube sur la mer est superbe. Je marche sur la plage, les pieds dans l’eau, avant de prendre mon petit déjeuner. Le temps également de me débarrasser de mes derniers cartons, et de me rendre à Shakespear Regional Park.
Je découvre pour la première fois les stations de lavage des chaussures, avant de se rendre sur les sentiers de randonnée. C’est pour éviter les maladies transmises aux Kauris (les arbres), et le transport d’espèces invasives par les chaussures des touristes.
L’endroit est absolument magnifique, également doté d’un camping (payant). L’eau est cristalline, et je me vois bien y passer plus de temps.




Cependant… J’ai de la route à faire. Si je veux être de retour à Auckland samedi, et que je veux atteindre le cap Reinga, le point le plus au nord de l’île, il va falloir rouler un peu.
Prochaine étape : Aroha Island, à 3h30 de route.
Adresse du camping gratuit : Gulf Harbour Ferry Car Parking – toilettes propres, éclairées, eau courante mais non potable.
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Un Van se doit d’avoir un nom !!! j’avais appelé le mon Rodrigo quand j’etais allé en Ecosse.
Voici mes humbles proposition si il n’a toujours pas de nom :
– Jean René
– Maurice
– Jeannette
– Paulette
– Gégé (peut etre H ou F )
Aha toi aussi tu mes les essuie-glaces quand tu veux tourner à gauche !