
Les premiers jours à Auckland
Journal de bord
Bienvenue ! Ou, pour faire couleur locale, kia ora !
Le temps passe très, très vite, et je n’ai toujours pas bien réalisé l’aventure dans laquelle je m’engage.
Après un voyage interminable en avion – qui a failli être détourné aux Fidji (finalement, déçue de ne pas y aller, il va falloir que j’y retourne…), et comprenant trois pays (France, Suisse, USA), sept films (dont le très bon “Where the Crawdads Sing”, et le Seigneur des Anneaux), ainsi que plusieurs mauvais repas et environs 35 heures de vol, me voici enfin à Auckland.
C’est le printemps, mais il fait déjà chaud. L’auberge que j’ai choisie n’est pas en plein cœur du CBD (le centre ville, pas la substance), mais à Freemans Bay, le long du plus vieux parc d’Auckland. La végétation est belle, dense. Il y a un parfum de fleurs dans l’air, des trilles d’oiseaux que je ne connais pas, et de la mousse espagnole dans les branches. Cela me rappelle la Louisiane – en moins humide.
Après avoir fait quatre fois le tour de la planète, et franchi pour la toute première fois l’équateur, je n’ai effectivement plus aucun repère et mon horloge interne n’est plus très à l’heure. Tant mieux, c’est plus simple pour gérer le décalage horaire.
Je décide de passer donc ma première après-midi à flâner, et non pas à dormir. Un luxe de quelques heures pour ne pas penser aux formalités qui m’attendent pour pouvoir démarrer mon périple.
Auckland est, je pense, plus une ville à vivre qu’une ville à visiter. Un centre avec quelques grattes-ciels, des rues entières de bars et de restaurants de toutes les cuisines du monde, puis des maisons résidentielles, certaines coquettes, beaucoup quelconques.
Au bout de quelques jours, je commence à apprécier ce qu’elle peut offrir comme variété (tant et tant de restaurants, où le kebab turque côtoie les plats chinois où rien n’est écrit en anglais, des bazars chinois côtoient les convenient stores japonais et des boutiques de cosmétiques coréens, les restaurants malaisiens, les cafés guatémaltèques et les Footlockers américains et les Krispy kremes), mais ce n’est pas son architecture ou ses lieux historiques qui valent le coup d’œil.
Elle possède toutefois quelques petits trésors, que je détaillerai dans un article suivant.

Je me suis attelée dès le lendemain à mes différentes formalités. Nous sommes le jeudi, je n’ai réservé que jusqu’au lundi. J’ai plusieurs choses à faire, et ma voisine de chambre à l’auberge me rappelle tout ce que j’aurai déjà pu faire. Elle me montre également les deux couvertures qu’elle a récupéré dans l’avion. Je rigole en lui montrant les miennes. Ça nous servira pour notre vie en van.
La Nouvelle-Zélande est plus que jamais prisée par les backpackers et autres PVT-istes : le moindre van est pris d’assaut, les rendez-vous pour ouvrir un compte bancaire peuvent mettre plusieurs semaines. Il y a, en plus, une rumeur qui court dans la cuisine et les dortoirs : à partir du 1er novembre 2022, l’attestation de domicile de l’auberge ne suffira plus pour ouvrir le compte en banque chez Kiwibank.
Le temps presse !
Après un premier échec à la banque, je me rends chez un vendeur de vans dans une banlieue d’Auckland. Je constate la chose dont ma voisine de chambre m’avait prévenue : déjà trois backpackeuses sont entrain d’inspecter les différents véhicules, ouvrent toutes les portes, prennent des notes dans des petits carnets. Je suis préparée, mais… pas à ce point !
Le prix des vans a énormément augmenté ces dernières années. Impossible d’en trouver un pour 5000$ comme on pu le faire certains de mes amis il y a deux-trois ans.
Le vendeur m’explique que ses prix sont bas car cela lui permet de vendre vite, et de rentrer plus de véhicules. Cela n’a pas grand sens pour moi, et ses prix ne sont pas particulièrement bas. Le kilométrage est élevé, et surtout, les finitions ne sont pas belles : une simple planche de contreplaqué dans le coffre sert de plan de travail et de cuisine, avec des pointes masquées par une pâte à bois mal essuyée, et qui risque de gondoler avec l’humidité. Pas de tiroirs, de placards pour ranger la vaisselle, non, une simple planche dans le coffre avec un évier et des bidons, les toilettes portatives et un feu de camping. Le strict minimum pour remplir les critères du certificat “self-contained” qui permet de camper gratuitement à travers le pays. Les rideaux et revêtements de coussins sont …eh bien… moches. Du velours couleur pêche pour une voiture aménagée. Un tissus à motif criard pour une autre. Quand je lui fais remarquer que l’installation n’est pas très pratique, le vendeur m’explique que je n’utiliserai sans doute que très peu ma cuisine, donc ça ne sert à rien. Je ne suis pas très convaincue.
Je commence à comprendre qu’ici, c’est l’usine : les voitures rentrent (eh oui, voitures uniquement, car les vans sont devenus très rares sur le marché, et donc beaucoup trop chers, il faut compter environs 15 000$ pour un van, avec un kilométrage déjà élevé), une installation sommaire est réalisée (sans doute avec des fins de série de tissus), et sont vendus aussitôt.
On me fait comprendre que oui, je peux réfléchir, mais rien ne garantit que le van qui m’intéresse sera toujours là demain.
Je décide de ne pas me précipiter (même si effectivement, j’ai vu deux voitures partir dans l’heure où je suis restées, prises par deux des trois backpackeuses aperçues), et me rend dans une seconde banlieue d’Auckland, beaucoup plus éloignée.
Le second vendeur n’a rien à voir avec le premier.
Alors soit, c’est toujours l’usine, car les paramètres sont les mêmes : peu d’offres, beaucoup de demandes, des prix qui ont terriblement augmenté, et des dizaines de vans vendus en une semaine. Des voitures (enfin, des grands monospaces m’voyez) plus que des vans, car c’est ce qui reste encore dans le budget des backpackers, et qu’il y en a plus sur le marché.
En revanche ici : une installation en bois vernis, avec portes de placards, tiroirs, plans de travail qui se déplient. Des matelas neufs, sur mesure, idem pour les rideaux. C’est soigné, c’est fait pour durer.
Aucun véhicule n’a plus de 200 000 kms, et sont garantis trois mois. Et surtout, ils ne sont jamais achetés aux PVTistes, qui n’entretiennent pas leur voiture vu qu’ils partent ! (J’en serai sans doute la première coupable).
Et les prix… eh bien les prix sont les mêmes que chez le premier, voire un peu moins cher.
J’aimerai vous dire que ce poste est sponsorisé, mais non ! On verra si c’était trop beau pour être vrai, ou si c’est plus honnête. Je penche pour la seconde option.
J’ai passé trois heures à tout déplier, fouiner, comparer, et je n’arrêtais pas de venir m’installer au volant d’un Toyota Voxy.
Alors bon.
Je l’ai acheté. J’ai négocié l’installation d’une seconde batterie, qui viendra alimenter ma glacière et/ou mes équipements pour ne pas me brancher sur la batterie principale quand je vais camper.
Ok, ok, ce n’est pas tout à fait un van. C’est plus “#monospace life” que “#vanlife”. Mais il y a plusieurs raisons pragmatiques pour lesquelles j’ai tiré une croix sur l’esthétique d’instagrameuse :
- Les vans, surtout japonais, ne sont pas hauts de plafond. Alors oui, la cuisine à l’intérieur, c’est chouette, et moi aussi j’aurai bien voulu ça. Mais cuisiner assis, ou plié, c’est pas forcément mon rêve non plus.
- J’ai pas le budg’ (mais vous pouvez sponsoriser mes rêves d’influenceuse en me donnant de l’argent!)
- Ca consomme plus et ça se conduit un peu moins bien.
Donc au final, mon petit Voxy, pour moi toute seule, il est à ma taille : ma tête ne touche pas le plafond, et je peux cuisiner sans avoir besoin de monter sur un escabeau (ce qui n’est pas le cas d’autres modèles de minivans…).
Bref, je ne suis pas allée voir de troisième vendeur. Je prends la route lundi, et il ne me reste plus qu’à trouver un nom !
Une carte postale à celui qui trouvera un nom parfait pour ma goélette à roulettes !
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Whaou ça commence déjà très bien ! Hâte d’en savoir plus, gros bisous de nous deux et je propose Cosy Voxy pour la monospace ☺️
Petit brainstorming en famille. Ton cher et tendre filleul propose : Vanzilla, ton frère : Vanzealand pour le jeu de mot. Azélie, quant à elle, propose : Top Moumoute ! 😆 et moi, Breizh – Kiwi 😘😘
Sans doute parce que c’est Samain j’ai le nom d’un certain van dans Kill Bill qui me trotte dans la tête 😁 … ok je suis hors concours 🤪🤪🤪
Ca va encore finir en Heliovan ou Heliovoxy cette affaire, m’voyez…